ÉCOLE NORMALE

de

BEN AKNOUN

 

  

Hommage à Geneviève MOLL (1942-2011)

par

Ghyslaine LALANNE

 

     Le 27 Décembre dernier, une autre de nos camarades nous a quittées.

      Quels souvenirs garderons-nous d’elle ? Pour certaines, ce sera sa participation à la pièce « Aucassin et Nicolette », pour d’autres ses prises de bec avec les professeurs – car elle avait le front d’aller jusqu’à le traiter de « faux-jeton » si elle n’était pas d’accord ! -  ou encore cette sorte de morgue qu’elle traînait en cours, dans les couloirs, un sourcil relevé en point d’interrogation sur des tas de questions qui lui trottaient dans la tête. Geneviève, c’était déjà un ton théâtral, une certaine ambivalence, des excès balancés de générosité, le ton péremptoire d’une qui ne  fait pas de concessions, qui a assumé ses choix, ses idées et une passion ; la littérature. Elle était infatigable, et le mot « retraite » n’a jamais rien signifié pour elle ! Malgré la maladie, elle continuait à donner des cours, des conférences, assurait des émissions de radio, portait ce « Festival du Livre » qu’elle a créé dans la commune de Verneuil sur Avre, et écrivait inlassablement !

C’est en 2006 que je l’ai retrouvée, grâce à Dalila NOUAR-HAMMAT, et nous avions passé , toutes les trois une délicieuse après-midi dans les locaux de la Maison de la Télévision. Ensuite, nous nous sommes vues régulièrement, tantôt à Paris, tantôt en Normandie. En 2007, je l’avais convaincue de venir à une de nos réunions, malgré son agenda toujours fort chargé !En 2008,  elle est venue faire une conférence sur les femmes « résistantes » d’aujourd’hui, pour la Journée de la Femme, dans la commune où j’exerçais des fonctions d’édile . Elle y a dispensé un propos affûté sur celles dont elle suivait le destin avec beaucoup d’intérêt et d’admiration, telles Rigoberta Menchu, ou Aung San Suu Kyi…Nous avons, ce jour-là, eu un aperçu de son immense culture et de sa maîtrise journalistique.

Elle n’ avait pas la « grosse tête », et malgré sa brillante double carrière de journaliste et d’écrivain, elle estimait avoir raté quelque chose,  regrettant n’avoir pas eu d’enfant, du moins c’est ce qu’elle nous avait confié , un après-midi que nous dégustions un chocolat en parlant à bâtons rompus de l’Algérie, de nos amours, des événements en cours, des « cons », du Moyen-Orient, de cinéma, et de ces souvenirs que nous partagions de notre jeunesse de potaches.

A sa manière, elle était elle aussi, une « résistante », une femme courageuse, engagée, active et volontaire. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre…

 Quelles que soient les relations que nous avons entretenues avec elle, elle est une marque d’excellence de notre promo et de cela, chacune de nous lui est reconnaissante.   G.L

 

             La grande famille des normaliennes et des normaliens présente par l'intermédiaire de ce site, ses plus sincères condoléances à la famille et aux amis de Geneviève.                Edouard PONS Webmaster du site

         

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